« Passant, lis leur nom, ta mémoire est leur seule sépulture.»
Cette invitation à un nécessaire rite mémoriel figure sur les « stèles des tout-petits », victimes de la Shoah. Celles-ci ont été posées par les AMEJD dans chaque arrondissement de Paris. Ci-dessus, celle du parc des Buttes Chaumont, dans le 19e. J’ai fini par la trouver hier, sous le brillant soleil du mois de mars.
J’avais demandé à plusieurs passants où elle se trouvait. Personne n’a pu me renseigner, même parmi les habitués du lieu. Pas de gardiens. Aucune mention sur les plans du parc. Je l’ai trouvée, au bout d’une heure de recherche, bien seule, à côté d’une aire de jeux où les enfants du quartier jouaient insouciants, ce qui est légitime et heureux. Tout près de la stèle mais loin de la mémoire.
« Imprimer la forme à une durée, c’est l’exigence de la beauté, mais aussi celle de la mémoire, car ce qui est informe est insaisissable, immémorable.»
— Milan KUNDERA, La durée
« Partout où quelque chose vit, il y a, ouvert quelque part,
un registre où le temps s’inscrit.»
— Henri BERGSON
— Pour l’AMEJD12, Roland LEY —